CLAUDE VALLON

LE FESTIVAL DE PULA JUSQU’EN 1972

ESSAY

Pula, c’est la revue annuelle de la production yougoslave, avec distribution de récompenses depuis 1955. C’est l’occasion pour les Yougoslaves de voir les films d’autres républiques (on oublie parfois que les langues et donc les mentalités sont différentes) et de tester l’ensemble des films. Des controverses sont apparues ces dernières années au sujet du refus de montrer officiellement certains films: ou y a vu un dirigisme politique excessif.

Ouvert à l’initiative des travailleurs «culturels» de la ville de Pula en 1954, il eut d’emblée lieu dans les arènes romaines de cette ville où un public de plus en plus nombreux, au fil des années, est venu applaudir les artistes de son choix (il existe un vedettariat très développé en Yougoslavie, avec le support de journaux spécialisés notamment). Frantisek Cap fut le premier lauréat de Pula en 1955 (Moments de décision/Trenuci Odluke). Suivirent Branko Bauer, Soja Jovanovic, Giuseppe de Santis (en 1958 pour Une route longue d’une année/Cesta Duga godinu dana), Veljko Bulajic (en 1959 Train sans horaire/Vlak bez voznog reda), France Stgilic (en 1960), puis en 1961 ces deux réalisateurs se partagent encore le premier prix. Bulajic revient à l’actualité en 1962 avec Kozara (ex-aequo avec C’est Michel que je veux/Prekobrojna de Branko-Bauer), Stole Jankovic et Igor Pretnar en 1963, Fadil Hadzic en 1964. C’est aussi la montée des acteurs qui vont devenir les plus populaires du pays comme Olivera Markovic, Milena Dravic, Bâta Zivo-jinovic, Ljubisa Samardzic, Mija Aleksic, etc. En 1965, nouvel ex-aequo entre Mimica (Prométhée de l’île de Visevice et Aieksander Petrovic (Trais); le même Mimica ressurgit en 1966 avec Lundi ou mardi/Ponedjelikom ili Utorkom? et en 1967, c’est au tour de Petrovic de réapparaître avec Il y a toujours des tziganes heureux/Skupljaci Perja. Peu de surprises alors du côté de la jeune génération si ce n’est avec Djordje Kadijevic.

Zivojin Pavlovic (Quand je suis mort et blanc/Kad budem mrtav i beo) s’impose en 1968. Dans le palmarès de cette année figure Makavejev avec Innocence sans protection/Nevinost bez zastite. En 1969 c’est Fedor Skubonja qui devance Mimica et Petrovic; en 1970 c’est Krsto Papic (Mouchoirs/Lisice), en 1971 Cyril Cenevski (La soie noire/Crno Semé), en 1972, Petrovic encore (Le Maître et Marguerite/Majstor i margarita).

Entre-temps des jeunes sont apparus à Pula comme Radivojevic et Tori Jankovic. Mais le Festival de Pula a élargi sa formule, ouvert ses portes à d’autres manifestations (cinéma amateur d’où sont déjà sortis de nombreux jeunes réalisateurs, films de pionniers, films produits par la télévision). Des débats vont s’y dérouler pour réactiver le sens général du travail dans le cinéma. Mais Pula n’est qu’une pause annuelle dans un combat beaucoup plus difficile et plus quotidien.

DAS FESTIVAL VON PULA BIS 1972

In Pula findet seit 1955 die jährliche Filmschau mit Preisverteilungen statt. Es werden die Filme auch anderer Republiken (anderer Sprache und anderer Mentalität) gezeigt, und es wird, von Zeitungen unterstützt, ein Starkult betrieben. Das Festival wurde inzwischen auf Filme von Amateuren, Pionieren und des Fernsehens ausgedehnt. (jb)

Claude Vallon
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(Stand: 2020)
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