Le second long-métrage de la réalisatrice française Céline Sciamma crée le scandale. Des associations de parents boycottent les projections sur Arte et au sein du programme national École et Cinéma de cette oeuvre qui ferait le prosélytisme de la ‹théorie du genre›. En racontant l’été de Laure, qui, prise pour un garçon, se fait passer pour Michaël, Sciamma déchaine les foudres. Certains y lisent un essai sur l’homosexualité enfantine, d’autres une apologie de la dysphorie de genre. Sciamma, elle, déclare vouloir traiter de l’enfance, période clé des questionnements sur l’identité. Ce que Tomboy interroge, c’est surtout la notion de gravité de la fluidité du genre. Laure/Michaël joue: sous son speedo, son faux pénis est en pâte à modeler… verte. Au contraire d’une identité qui se forgerait linéairement et unilatéralement, il s’agirait plutôt d’un ‹féminin› complexe et multiple, non cadré, qui s’amuse en adoptant plusieurs formes. En offrant la possibilité au spectateur de questionner son propre regard sur les ‹filles› au cinéma, Sciamma ouvre la porte vers une universalité de l’histoire de jeune fille.
MOMENTAUFNAHME
In Genf geborene Drehbuchautorin, Absolventin der NYU Film School und der Philosophischen Fakultät der Universität Genf; ihre Arbeit über die Filmemacherin Céline Sciamma erhielt den UNIGE 2016 Gender Prize. Im Jahr 2002 schrieb sie ihren ersten Spielfilm On dirait le Sud von Vincent Pluss, Gewinner des Schweizer Filmpreises 2003. Hauptautorin der Jugendserie Heidi und Drehbuchautorin von Raymond Vouillamoz‘ mehrfach preisgekröntem Fernsehfilm Déchaînées mit Adèle Haenel und Irène Jacob. Stéphane Mitbegründerin und Co-Präsidentin des SWAN (Swiss Women‘s Audiovisual Network).
(Stand: 2021)