CLAUDE VALLON

UN PEU D’HISTOIRE

ESSAY

L’apparition du cinéma en Yougoslavie remonte au. 7 juin 1896, soit bien avant que le pays soit organisé en Etat moderne. Il s’agit comme on peut le deviner, des bandes Lumière. La vocation documentaire va s’affirmer très rapidement (49 documentaires en 1935).

En 1917 déjà, la première maison de production s’ouvre à Zagreb. En 1926, Belgrade en connaît deux. Dans les années trente, la production fluctuera entre 102 films de long métrage (le niveau le plus haut) en 1935 et 13 en 1940 (le niveau le plus bas).

De 1944 à nos jours, il faut distinguer des étapes dans la progression de la production: de 1947 à 1955, elle passe de 2 à 14 films, puis à une relative stabilité (de 1955 à 1960: environ une quinzaine de films; elle atteint un plafond en 1961 avec 32 films puis chute à une vingtaine de films. Il semble d’ailleurs que les possibilités de programmation ne permettent guère d’en absorber plus, même si le nombre des salles et des séances a augmenté.

C’est en 1945 que l’industrie du film a résolument pris son essor et jusqu’en 1950, la production se caractérise par une prise de possession du médium, avec toutes les naïvetés et les maladresses que cela implique. De 1950 à 1960, le film atteint un niveau d’expression intéressant et s’élabore une manière réaliste typique, enfin depuis 1961 le film a gagné une maturité qui l’amène à s’interroger peu à peu sur lui-même et à ouvrir de nouveaux horizons: c’est le film yougoslave moderne, plus spécialement le film d’auteurs et le film de critique sociale, dont l’épanouissement est brusquement freiné en 1973 par la prise de position de Tito et des dirigeants à l’égard du pessimisme et de l’intellectualisme dans l’art.

Slavica de Vjekoslav Afric peut être considéré comme le premier film yougoslave (1946). Suivent des œuvres de Fedor Hanzekovic (Père Brne/Bakonja Fra Brne), Branko Bauer, Joze Gale, Vladimir Pogacic, Velimir Stoja-novic, Nikola Tanhofer, Joze Babic, Zika Mitrovic, Stole Jankovic, Veljko Bulajic, Igor Pretnar, France Stiglic. Les sujets vont de l’adaptation littéraire à la guerre de libération, les intentions de l’étude psychologique à la relation historique, le style, du réalisme à la poésie. En 1958, le développement du film d’animation provoque une prise de conscience dans le monde de la création: on s’intéresse davantage à la problématique moderne (aussi bien à l’inquiétude des gens qu’à celle des esthètes à la recherche d’un langage vivant). On brise volontiers la syntaxe classique. Bulajic (Kozara), Bauer, Stiglic, Mitrovic, Zivanovic, Pretnar signent leurs meilleures œuvres, alors qu’apparaissent aussi des comédies (Dukanovic, Gluscevic). Mais ce sont les jeunes auteurs qui tiennent le haut du pavé, parmi lesquels JTladnik (Une danse sous la pluie/Pies na kisi), Aleksander Petrovic (Deux/Dvoje), Jours/Dani) et Kokan Rakonjac (Le Traître/Izdajnik). L’année 1965 voit ensuite l’explosion d’une vague nouvelle de créateurs: Aleksander Petrovic crée Trois/Tri, Dusan Makavejev L’homme n’est pas un oiseau/Covek nije Tica, Vatroslav Mimica Prométhée de l’île de Visevice/Prometej s otoka Visevice. Ajoutons ici Purisa Dordevic, et Zivojin Pavlovic. D’autres encore sont apparus: Dorde Kadijevic, Zvonimir Berkovic, Ante Babaje, Kreso Golik, Hajrudin Krvavac, Zika Mitrovic, Miki Stamenkovic, Zdravko Randic, Zdravko Velimirovic.

Mais les expériences ne se limitent pas à une revalorisation de la thématique et de l’expression, elles sont parfois liées à d’autres techniques comme te travail d’un Vlatko Filipovic (Mon rôle dans te monde/Moja Strana svijeta) qui s’inspire directement du documentaire. C’est d’ailleurs dans ce sens-là que s’affirmeront ensuite, dès les années septante, les créateurs de la plus jeune génération.

Le film spectaculaire n’est pourtant pas mort. On se souvient de La Bataille de la Neretva/Bitka na neretvi de Bulajic, spécialiste du genre.

ETWAS GESCHICHTE

1947 bis 1955 wurden zwei bis 14 Filme pro Jahr gedreht, von Naivität gekennzeichnet und mit Kinderkrankheiten behaftet; bis 1960 folgten rund 15 Filme pro Jahr, geprägt vom typischen Realismus; 1961 (mit 13 Filmen) begann die Periode des modernen jugoslawischen Films, der die Handschrift der einzelnen Autoren trägt. (jb)

Claude Vallon
Keine Kurzbio vorhanden.
(Stand: 2020)
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